lundi 3 mars 2014

Vers une Terre Sacrée (Fin)



(Image : BlackLamb-MK)


Le reste du peu de temps que nous avions fut rempli de délices et de douceurs, de passions et de frissons...partage des sens sans en être jamais assez rassasié...

Mais vint l'heure fatidique, où le glas du retour à la réalité se mis à raisonné dans ma tête...

Le cœur remplit de bonheur, mais aussi de désespoir...un désespoir difficile à contenir...mes yeux, mon visage devaient parler pour moi...tout comme les siens.

Elle était là à mes côtés, doucement apaisée de nos partages passionnés, ma main tremblante caressait son dos nu si délicieusement doux et chaud...je désirais encore et encore ses moments si intimes, si intenses sans excès...

Mais l'heure tourne, et il faut que je m'en retourne...non pas que je ne désire pas rester, mais la réalité de mon existence, de ma vie m'obligent encore à me séparer de celle pour qui mon cœur bat, pour qui la passion est si forte...

Rapidement je l'abandonne là, non sans aucun remords bien au contraire...une fois encore je dois la quitter pour la revoir je ne sais quand.
Étrange sentiments que les souvenirs de passions s'entrechoquent avec cette rancœur de m'en retourner et surtout, surtout la laisser seule, sans aspirer, sans la respirer plus que ses instants déjà passés...et me disant que peut-être ce fut la dernière fois que je pouvais être avec Elle.

Tout le long du chemin qui m'emmenait vers ce train, vers cette prison d'orée qui est encore mienne, je me forçais à ne pas me retourner, à ne pas rebrousser chemin pour la rejoindre...

Tout le long du voyage, j'avais son gout dans ma bouche...le souvenir des danses de nos langues, l'odeur de son parfum ne quittait pas mon nez...et la chaleur de son corps était encore présent contre moi...
Je défilais, les yeux mis mi-clos, tout notre passion débordante d'amour durant le voyage de retour.
Certaines images s'arrêtaient, comme un magnétoscope en pause, comme si je pouvais encore et encore savourer ses moments ou les sens étaient partagés...

Je me souviens alors d'une image qui me marqua et me marque encore aujourd'hui...
Nous étions unis, faisions qu'un et je savourais sa douce et délicieuse danse de va-et-vient...
Elle était parée de ce merveilleux bustier dont je n'ai que trop peu savouré la beauté, noire et finement décorée d'une fine cordelette rose, mettant en valeur ses monts si beaux...
Sa chevelure tombant sur son visage, ses yeux clos pour mieux savourer ce doux manège, ses lèvres pincées marquant l'exquise passion et le plaisir de l'acte que de ne former qu'un...
Mes mains posées sur ses hanches, accompagnant sa danse endiablée sur ce Graal qu'elle avait tant convoité...Et un instant je l'arrêtais dans son mouvement...juste au firmament de sa remontée de cet objet sacré...et j'admirais en cet instant, l'image de nos ombres chinoises de nos corps que la lumière, que laissait passé la fenêtre juste derrière nous, me permettait d'entrevoir.
Nos corps formaient alors une belle figure, mes jambes en V de la victoire de notre amour et les siennes à l'inverse des miennes pour mieux souligner cette Victoire...et nous étions relié par ce Mat, ce Pic de désire formant ce lien si fort ...et j'en savourais l'instant si fort...
Elle me murmura
« Qui y a-t-il ? »
Et je lui souris, la rassurant d'une main qui vint caresser son visage au travers de sa chevelure tombante, amenant sa tête à la mienne pour que nos lèvres puissent s'unir à leur tour
Et elle reprit son doux châtiment que je suivais avec entrain...

Seul l'arrêt du train en gare me sortit de cette douceur, et à nouveau mon cœur s'emplit de chagrin la laissant une fois de plus seule et loin de moi...

A chaque fois, c'est une torture, plus forte les fois suivantes...mais elle a le don de me redonner tant d'entrain pour quitter et suivre mon destin, que cela vaut le mal dont je puis souffrir de la laisser ainsi...
La seule chose que je ne puis faire c'est d'éviter le mal, la douleur que je lui fais subir en ses instants...et je me dis, à chaque fois, que si mon destin n'est pas celui que je me dessine, qu'il n'arrive pas assez vite...je la perdrais pour toujours...

Et le soir venu, je ferme les yeux remplis de chagrin, le cœur lourd  avec ce cruel constat d'impuissance et de douleurs que seul le souvenir des ébats, de la passion qu'Elle m'offre et surtout l'amour qu'Elle me porte, étouffe le temps de la nuit...